Historique du club
Il était une fois quelques joyeux parapentistes, membres dissidents d'un très ancien et honorable club dauphinois (les Buses du Grand Ratz, pour ne point les nommer), désireux de voler de leurs propres ailes. Parmi eux quelques fortes personnalités (nous y reviendront plus tard), dont le célèbre et redouté "Eddy le Black", ainsi surnommé d'après la noirceur légendaire de son regard (et de son esprit!!!). Pour accomplir leurs velléités de vols ils se trouvèrent rapidement obligés de se mettre en quête d'un site où construire leur "aire".
En ces temps légendaires, existait, dominant la bonne ville de Grenoble, une colline du nom de Poisat, d'où s'élançaient parfois quelques parapentistes locaux, dans un contexte légal pour le moins flou. "Eddy le Black", dont un des domaines s'étendait au bas de la dite colline, et qui pour cette raison fréquentait parfois celle-ci, nous fit la suggestion que nous aurions grand bénéfice à nous lancer dans la régularisation du site, et aveugle que nous étions, nous nous lançâmes dans cette aventure, persuadés que l'issue serait rapide et heureuse.
Le sombre Eddy préférant rester dans l'ombre, le preux Budillon, grand magicien du crayon et fin diplomate fut mandé avec la mission de négocier avec les seigneurs locaux, secondé par notre reine. Estelle 1ère (comment un frêle jeune fille parvint-elle à s'élever et se maintenir deux années de suite à la tête d'une troupe d'aussi vaillants et couillus chevaliers restera à jamais un mystère, mais il faut dire pour être honnête que peu nombreux furent les prétendants au trône). D'héroïques combats furent menés contre la sylve magique, maints arbres enchantés périrent sous la morsure du fer puis de fières oriflammes se dressèrent au faîte de la colline, qui furent souventes fois victimes des assauts des barbares montés des cités de la plaine.Les ambitions des membres du club croissantes, le site fût cependant peu à peu abandonné par la plupart d'entre eux, pendant que les années passaient, apportant leur cortège de changement! Eddy le noir nous quittât pour aller s'acoquiner avec le peuple des nains bûcherons des profondes et terrifiantes forêts du sombre massif de Chartreuse.
La douce Estelle mis au monde un héritier, le sage Sancho ler lui succédât, qui abandonnât petit à petit le gouvernement à ses sujets, se contentant d'un titre honorifique, pris qu'il était par la naissance de Sanchinette sa fille.
Et ainsi va la vie; les Glloqs continuent leur bonhomme de chemin faisant parler d'eux parfois par leurs exploits coupicaresques, du Baron Budillon et de son cheval magique ou d'une partie du club déguisé en Tintin, parfois par des classements honorables, en individuel ou par club, à la CFD, parfois par les exploits mythiques en certaines contrées de membres tel que Marci le postier volant et toujours par la présence constante de certains de ces membres sur les sites les plus divers, véritables chevaliers errants de l'air.
Voici pour la légende. Mais quelle est la réalité des Glloqs d'aujourd'hui! Celle d'un club voulu dès le départ de taille modeste (25 membres environ actuellement), ce choix étant motivé d'une part par une volonté de rester à échelle humaine, et d'autre part par une pratique qui privilégie le vol plutôt que le travail de communication que nécessiterait une politique d'expansion.
La vie des Glloqs
Bien sûr le travail de pérennisation du site de Poisat continue, malgré les difficultés rencontrées. Des sorties sont régulièrement organisées (au fil des ans: plusieurs fois St André des Alpes, Roquebrune, Millau, Séderon, sorties à Castejon de Sos, Luc en Diois, Mieussy, etc, ... ) avec plus ou moins de pratiquants, des réunions sont régulièrement organisées, à partir du printemps des permanences ont lieu le jeudi soir au bar "le Sirius" cours J.Jaurès. Le club où certains de ses membres ont brillamment participé à plusieurs coupes Icare: le prix en 1993 pour "le cheval de trois" (J.P. Budillon, B. Hitzel, R. Cristini), 2ème en catégorie exploit sportif pour les "cerfs-volants" (B. Anselme, M. Emain) la même année, avec des prix pour "l'homme invisible" (J.Y. Meisson) et "la tête à l'envers" (P. Marcireau), et un premier prix de groupe dans la catégorie humour en 1994 avec "les aventures de Tintin".
Ne pas oublier les exploits du célèbre Marci (the flying postman), qui a égayé des couleurs fluos de sa légendaire Voodoo les cieux de pays aussi divers que la Turquie, le Chili, la Kirghizie, l'Australie, la Nouvelle Zélande, le Pakistan (où il est devenu une véritable légende vivante, pulvérisant au passage le record de gain et d'altitude du club avec un plafond à 5100 m, décollage à 3000 m) exploits qui lui ont déjà valu les honneurs de "Vol libre".
Cependant la principale activité du club reste le vol et particulièrement le vol de distance largement pratiqué par le "noyau dur" des membres volants du club, que ce soit en groupe, individuellement ou avec des membres de clubs amis (AirGus, Arc en ciel, St Hilaire).
Au vu de ce qui précède et des options privilégiées, les adeptes du "vol plouf" (prôné par certain magazine) risqueraient d'avoir du mal a trouver leur place chez nous, tout comme les adeptes exclusifs du vol montagne où l'on marche beaucoup et vole peu! En revanche, les gens ayant une pratique quasi autonome et désirant progresser avec des pilotes plus expérimentés mais ne se prenant pas au sérieux et envieux d'attaquer le vol de distance sont les bienvenus (nos terrains de jeux préférés sont les massifs de la Chartreuse, de Belledonne et le Trièves).
C'est ainsi que nous avons tous commencé et nous pouvons témoigner qu'il n'ait de meilleur façon de progresser que de s'acharner à suivre meilleur que soi. Une précision tout de même, car ce qui précède pourrait paraître présomptueux et baignant dans l'auto célébration. Disons le nettement, nous ne nous considérons pas comme des supers pilotes, mais nous pensons que le vol de distance (que d'autres s'obstinent à opposer au "vol plaisir", comme s'il ne pouvait y avoir de plaisir à faire de la distance, ce qui laisserait à penser que nous sommes une bande de masos!) est une pratique accessible en sécurité à de nombreux pilotes réguliers et normalement instruits. Par vol de distance nous n'entendons pas bien sûr, les vols records à la Bouilloux.
Nous abordons le vol sans esprit de compétition, sauf avec soi-même, et recherchons surtout le plaisir que donne le voyage aérien sous un engin aussi rudimentaire que le notre, sans trop s'occuper du nombre de kilomètres, mais plutôt du coté esthétique, beaucoup de pilotes qui nous ont rejoint semblent avoir trouvé leur compte dans l'accueil que nous leur avons fait.
Nous seront donc très heureux de recevoir les aspirants Glloq.
Article paru dans Vol Libre Isère - Mars 1995